Les crises de vie

Je partage avec plaisir ce cours éclairant sur les crises de vie donné par Céline Bourouaha à l’EFAT.

Les étapes de l’âge adulte

 

Il existe des cycles ou des bio rythmes qui vont marquer le chemin de vie de chaque personnes.

De zéro à 3 ans :Le Moi se structure. Le château fort se construit autour de l’ego. C’est le stade de la dépendance.  

De 3 à 6 ans : C’est le stade d’apprentissage : école, maîtresse, copains.

De 6 à 9 ans : C’est le stade d’expérimentation

De 9 à 13 ans : C’est le stade de transformation pubertaire.

De 13 à 18 ans : C’est le stade de l’adolescence

De 18 à 21 ans :

Le jeune quitte la maison avec son héritage socioculturel. C’est le stade du départ.

De 21 à 26 ans :

C’est le stade d’installation de la vie de jeune adulte. Il découvre un chemin nouveau parfois très éloigné du nid. Il ne revient presque plus.

De 27 à 32 ans :  Le jeune traverse un point de non-retour vers le château.

– Premier travail, déménagement définitif

– Mariage, enfants

– Perte d’un parent

Il ressent un malaise et c’est la première crise émotionnelle.

« C’est pour quoi faire tout ça ? Pour quoi dois je vivre cela? »

Le jeune adulte se questionne sur le sens de sa vie. Le socioculturel devient lourd à porter car chaque jour le jeune est confronté à des personnes ayant reçu un héritage différent. C’est le stade de la remise en question.  Même si tout se passe bien, c’est une invitation à être vigilant.

De 32 à 37 ans :

Le chemin est dans le brouillard. La vie ne comble pas le vide. On peut être en couple, se marier, avoir des enfants, avoir un travail. Il persiste un vide existentiel.

 

Crises et Chemin de vie

A partir de 37 ans :

C’est la crise de milieu de vie. L’adulte est assis seul face au désert.

Il a trois oasis à traverser

1/ La première oasis correspond à l’étape du dépouillement de tout.

L’adulte est à genoux. Il traverse un deuil, un divorce, un licenciement, un burnout.

À ce stade, il peut encore choisir de retourner dans le brouillard du socioculturel lourd à porter.

 

2/ la deuxième oasis correspond à une étape de mort à ce que l’on était

  • Lâcher le faire
  • Lâcher le couple ou la famille et découvrir la solitude
  • Apprendre à être seul, être triste

Il est important de ne pas chercher à sortir de là trop vite, il faut prendre le temps de la transformation.

On peut stagner en oasis 2 sous médicaments ou en cas de victimisation chronique. Le fait de se considérer comme maltraité ou abusé, trahi, volé… enferme dans cette posture de victime alors que se voir comme un enfant qui a subi delà maltraitance, ou comme un conjoint qui a vécu la trahison, permet de se des-identifier de cette souffrance et de permettre la transformation.

Cette étape est une véritable mise à nu.

3/ la troisième oasis correspond à l’étape du couronnement.

En acceptant d’être ce que mon âme a choisi d’être, je peux vivre une transformation.

C’est le stade d’individuation.

 

Entre 45 et 48 ans :

Un retour au château devient possible car il n’y a plus besoin de clé sur le pont levis

C’est la période du travail personnel sur la famille, sur l’enfant intérieur. Il peut exister de nouvelle crise à traverser.

De 50 à 60 ans :

Les enfants partent, les parents vieillissent. Les choix sont de plus en plus éclairés

La liberté apparaît enfin.  Il reste des expériences à vivre et à éclairer mais sans retourner dans le socioculturel.

Après 60 ans :

 C’est l’expérience du tipi. On fume le calumet de la paix au coin du feu. C’est une grande richesse pour le couple qui a réussi à arriver là.

Chaque expérience est proposée pour amener une transformation.

 

Le rôle d’une crise

Les crises sont des périodes de bouleversements intenses, dans le corps, l’émotion ou la pensée. Elles sont des opportunités de changement. Elles permettent notamment des passages d’une dimension de vie à une autre.

Ces crises ont lieu à sept ans, à l’adolescence, entre 28 et 32 ans, vers 40 ans, vers 50 ans, vers 60 ans.

De sa naissance à sa mort, chaque personne semble traverser 3 dimensions distinctes.

 

La dimension socioculturelle :

C’est la dimension de la survie, du passé.

Cette dimension correspond à un stade de survie, un référentiel de sécurité que l’on a éprouvé pendant l’enfance. En cas de crise, quel que soit l’âge, on s’y réfugie souvent.

Dans cette dimension, je porte un masque social, je suis mon « Personna »

  • Nom (fils de mon père)
  • Éducation parentale, scolaire, religieuse, civique et sanitaire (Mœurs, code, normes, valeurs, santé)
  • Place sociale (origine, classes sociales, union, mariage, fratrie)
  • Système de croyances (loyauté à la famille, Études, travail, mariage, rituel, baptême…)
  • Procréation, genre féminin ou masculin
  • Législation (sensation de soumission à l’autorité ou à l’ordre en place. Victimisation, dépendance, fusion.)

À ce stade mon attention va vers l’extériorité :

« Les autres me font… Exister, du mal, du bien… »

Je me définis en fonction du milieu auquel j’appartiens.

Je veux être aimé, accepté, intégré par les autres. En cas de besoin non comblé ou non saturé, je souffre de névrose.

Je gère le présent comme un prolongement du passé

 

La dimension individuelle :

C’est la dimension qui permet d’être libre et conscient, d’’être en vie. « Je suis Moi »

Le « je » existe. C’est grâce à une thérapie individuelle et au développement personnel que je peux m’affranchir de ma soumission à la dimension socioculturelle. Je peux enfin accéder à la liberté. Je ne suis plus soumis à la loi de mon père, de mes professeurs, du gouvernement.

J’obéis par choix car j’ai intégré la loi en moi. Il s’agit d’une obéissance consciente.

L’objectif de cette dimension est d’apprendre à bien vivre ensemble, de devenir autonome et de se responsabiliser, de développer une conscience citoyenne.

Le passage dans cette dimension nécessite une trahison de son système originel : Dans les études, dans la famille, dans le mariage, dans la gestion de l’argent. Du coup, on prend le risque d’être trahi à son tour en étant rejeté par ce système que l’on quitte.

À cette étape individuelle, mon attention va vers mon intériorité :

« Que puis-je faire avec mon histoire ? »

« Qui suis-je ? »

« J’ai envie de vivre une vie qui me ressemble » : c’est le stade du self made Man

Cette étape comporte un chemin d’individualisation : je m’exclue du système qui m’enferme. Ensuite vient le chemin d’individuation : je deviens autonome. Je suis un individu à part entière.

« Je m’aime et je projette un futur libre »

 

La dimension trans personnelle :

C’est la dimension qui permet de rayonner.

« Je suis, j’incarne ». C’est la dimension du soi.

« Je cherche la reliance avec mon âme. Je laisse dominer mon intuition. »

« Je suis dans l’instant présent et je fais le deuil de l’attente. »

« Je suis sûre d’être sans besoin de savoir qui je suis. J’ai la certitude d’exister dans le détachement et le dépouillement. Je suis dans l’acceptation que tout est juste. J’atteins la transcendance. »

« Je suis grand et petit devant le divin. Je m’aime ».

« Comme au premier jour de mon incarnation où je suis en devenir. Je découvre l’amour inconditionnel, j’ai le cœur ouvert et je vis l’abondance. »

La transcendance et la manifestation du UN

Je suis amour ! Je vis au présent.

L’Homo sapiens sapiens est l’homme conscient d’être conscient.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le passage d’une dimension à une autre nécessite de transcender en incluant les autres dimensions.

 

Je peux garder le programme de mes dimensions socioculturel et individuelle sans en être prisonnier car ces programmes seront utiles tout au long de ma vie. Si je passe du socioculturelle au stade Trans personnel sans inclure le stade individuel, je risque de chercher une reliance avec un dieu extérieur ou quelqu’un qui prendra le pouvoir sur moi à nouveau.

C’est le cas des personnes qui cherchent à se mettre sous la coupe d’un gourou, d’une secte, des personnes qui font des délires mystiques ou qui s’enferment dans le folklore spirituel.

Si je n’ai pas rencontré ma dimension individuelle, je risque de retourner au socioculturel à travers mon bon ego spirituel.

La posture du thérapeute dans l’accompagnement des crises :

 

Être thérapeute ne veut pas dire aider mais bien accompagner.

Un proverbe afghan dit : « de quel droit veux-tu m’aider ? »

Il s’agit pour le thérapeute:

 

R

d’être une opportunité pour le client pour lui permettre de s’approprier son chemin.

R

de lui laisser le temps de se réaliser.

R

de se réjouir avec amour du potentiel qui se dégage d’un thème astral.

La transformation de l’amour :

L’humoriste Florence Foresti décrit très bien les trois étapes de la relation amoureuse :

Craquage,

soulage

et dégage

2 roses énergie du couple

 

1ère étape :  c’est l’accroche amoureuse

On parle d’embellie. Il s’agit d’une projection avec déplacement vers l’amoureux d’une charge émotionnelle positive envers le parent de sexe opposé.  Chacun est aveuglé par le positif de l’autre.

2 ème étape : c’est le début de la désillusion qui amène la déception.

Après l’embellie du débute de la relation, chacun peut projeter sur l’amoureux la charge émotionnelle négative attachée au parent de sexe opposé.

Si ce parent a été absent ou n’a pas exprimé l’amour à son enfant, l’amoureux sera vu comme absent ou pas assez aimant. S’il ne l’est pas spontanément, il finit par le devenir.

Si ce parent a été maltraitant, l’amoureux est vu comme maltraitant et s’il ne l’est pas spontanément, il finit par le devenir.

Plus la souffrance infantile a été grande et plus cette étape peut durer.

ex : si couple parental  violent, je peux accepter longtemps la souffrance.

ex : si absence de père, la victimisation peut durer.

La déception amène la crise qui permet de se déverser sur le conjoint à défaut de se déverser sur le père.

A contrario, plus un enfant a reçu amour, respect et estime dans son enfance et plus vite il sait refuser une relation qui le fait souffrir pour rechercher une relation harmonieuse sur laquelle il pourra projeter une charge émotionnelle positive ou passer à l’étape de transformation

3ème étape : C’est la transformation

  • Soit la relation amoureuse devient de l’amour, sans attente que l’être aimé comble mon vide. Ce qu’il est ne me pose plus de problème.
  • Soit la relation se rompt.

Toute rencontre est une occasion de travailler sur soi. Si elle est comme une évidence, qu’elle vient du divin, cela vaut le coup de souffler sur la moindre braise pour la faire évoluer et grandir.

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