L’Etre et L’Ego

Comme pour beaucoup de personnes, le mot Ego avait pour moi une connotation très négative.

Ego en latin veut dire « je suis »…

« Avoir un gros égo » voulait donc dire pour moi  : être égocentré, égoiste, centré sur son nombril et sa petite personne…ou bien prendre toute la place et penser avoir raison …. Un peu de tout cela à la fois … pas de quoi donner envie de s’y interesser !

En cours de psychiatrie et de psychothérapie, je découvre la notion de Persona décrit comme un masque social.

Je commence à réaliser que chacun de nous est multiple… mais alors qui suis-je? qui souffre en moi?

En formation d’hypnose je découvre la notion d’enfant intérieur souffrant et des moyens d’aller à sa rencontre … Nous aurions donc plusieurs personnages en nous … je cherche dans les livres …

qui je suis interrogation regard Soi Moi couleurs Marine B

La première fois que je découvre une définition de l’Ego, c’est en lisant le livre d’Eckhart Tolle « le pouvoir du moment présent  » 

Jusque là l’égo était pour moi un trop plein d’orgueil… 

Dans ce livre, je découvre et reconnais en moi la présence de cette voix, de ce  » personnage de souffrance  » qui aime souffrir, qui m’empêche d’être vraiment l’Etre que je souhaite être profondément.

 

Le pouvoir du moment présent

Lors d’un voyage à Bali en avril 2014, c’est avec Lise Bourbeau que je vais avoir l’occasion de faire plus ample connaissance avec mon Ego.

Cette canadienne, très connue dans le monde du développement personnel, s’est intéressée aux cinq blessures d’âmes. 

Elle décrit les manques de l’enfance (la sécurité, l’amour et le respect) qui vont entraîner chez le petit enfant des fausses croyances dont va se servir l’Ego. 

Lise le décrit comme la bonne amie qui croit nous protéger des douleurs émotionnelles. Elle veut  nous éviter de revivre des situations qui pourraient raviver nos manques de l’enfance. Cette amie bienveillante nous protège dans l’enfance et nous aide à développer des attitudes de protection et de défense face à ces manques. En grandissant cette amie devient indésirable car elle entretient des émotions de  peur, de tristesse ou de honte qui n’ont plus lieu d’être dans notre vie d’adulte. Elle nous enferme dans des attitudes de fuite, de dépendance affective ou de sabotage qui nous maintiennent dans le souvenir de ces traumatismes.

 

Pendant ces quinze jours nous apprenons à identifier notre Ego, nous lui donnons un nom. En groupe nous apprenons à lui parler pour le remercier de sa bienveillance durant notre enfance. Pour l’apaiser nous devons  le convaincre que nous nous sentons enfin capables d’affronter des situations de rejet, d’abandon ou d’humiliation sans son aide. 

Difficile d’aimer cette part de nous qui nous plombe. Difficile de ne pas la rejeter et de l’accueillir à notre tour avec la bienveillance qu’elle mérite.

C’est en découvrant l’approche des chamanes sauvages, que ma connaissance de l’Ego va s’approfondir.

Johanne Razanamahay décrit les différentes facettes ou SPPA(sous personnalités psycho actives) qui composent notre Être. Elle décrit une cinquantaine de SPPA.  Les principales sont l’Enfant, le Parent, l’Ami/e, le Frère/la Sœur, l’amante, le séducteur/trice, l’Artiste, l’Elève, l’Enseignant, le Thérapeute, le Chamane (en relation avec la terre et le sacré), l’Homme d’affaire (qui s’occupe de la gestion des comptes), le/la médium (en relation avec le ciel et le sacré).

L’Ego est alors décrit comme une force qui maintient nos SPPA en cohésion autour de notre Être ou corps divin.

L’ensemble de ces facettes constitue notre Diamant Intérieur.

C’est auprès de Jean Marie Muller, un autre chamane suisse, formé à cette approche, que j’ai pu, en séminaire, expérimenter le travail sur l’Ego et les facettes. Ce fut l’occasion pour moi de repérer mes facettes en souffrance et de les libérer physiquement, émotionnellement et mentalement. 

 

Dessiner notre diamant intérieur

Cette notion de facettes a déjà été décrite par de nombreux auteurs et dans de nombreuses approches. En psychologie on les nomme archétypes.

Dans mon approche, au cabinet et dans ce livre, je choisis le terme de facette.

La plus connue de nos facettes est l’Enfant intérieur. De nombreuses thérapies, comme l’hypnose, permettent de travailler avec cet Enfant intérieur. En allant le retrouver, le réconforter, l’aimer, le respecter ou le valoriser, nous allons pouvoir alléger ses peines et ses souffrances…Nous allons pouvoir aller aider une facette traumatisée à trouver la paix par le pardon ou la réparation de ce traumatisme.

Quand je travaille chez l’adulte, j’aime travailler à partir des principales facettes que nous avons développées depuis notre enfance : l’Enfant, l’Adolescent, le Parent, l’Ami/e, le Frère/la Sœur, l’époux/se, le Fils/la Fille adulte, la Fêtarde, le Compagnon, l’Amoureuse, le/la professionnelle, l’Artiste, le/la Sportive, le/la jardinière, Le/la Bricoleuse, l’Enseignant, le Thérapeute, le/la Chamane, le/la médium, le/la sage, le/la Spirituelle.

Chacun peut prendre le temps de dessiner son Diamant Intérieur en prenant soin d’aller voir comment se sent chacune de ses facettes et l’émotion qu’elles ressentent. Certaines facettes sont éteintes, d’autres sont rayonnantes. Certaines sont tristes, insécurisées, en colère ou parfois joyeuses.

Il est plus facile, ensuite lorsqu’une émotion pénible survient, d’aller retrouver cette facette qui souffre pour l’écouter, la réparer, en prendre soin.

Je remarque que les personnes dépressives chroniques souffrent d’être insécurisées dans leurs principales facettes simultanément (Enfant, Ami, Parent, Amoureux et Professionnel). Aucune partie ne réussit à ressentir de la joie ou de la satisfaction. Toutes les sphères de leur vie sont touchées. Il me parait plus facile, en conscience, de venir redonner le goût de vivre à chacune des facettes… puis marche par marche de permettre à l’être en entier de revivre dans la joie.

diamant à multiples facettes
diamant à multiples facettes

Perte d’un fragment d’âme ou refoulement dans l’inconscient:

Parfois, lors de traumatismes importants comme un deuil, un accident grave, une peur de mort intense, un abus ou une maltraitance, notre âme semble pouvoir se protéger en abandonnant une part d’elle sur le lieu du traumatisme. Il s’agit d’une perte d’une part de soi qui reste dans l’oubli pour ne pas avoir à se rappeler de cette émotion trop intense pour être traitée par l’enfant ou l’adolescent. Dans l’approche énergétique, on parle de défragmentation de l’âme.

Dans l’approche Freudienne, on peut parler de refoulement. La censure permet à ce qui est trop difficile à intégrer de rester dans la partie inconsciente de notre psyché.

Bien plus tard, lors d’une crise de vie ou d’un travail sur Soi, ce traumatisme peut enfin remonter à la conscience pour être traité. La censure de l’inconscient se fissure et il est possible alors d’acceder au traumatisme.

Il s’agit alors, par un état d’hypnose ou de rêve éveillé, d’aller à la rencontre de ces parts de nous laissées sur les chemins traumatiques, pour les reconnaitre, les accueillir en nous, les rassurer. Récupérer tous nos « fragments d’âme » peut nous permettre de nous sentir enfin entiers et réconciliés avec notre histoire.

 

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