Le Pardon, un chemin de transformation

A partir de la vidéo d’Olivier Clerc sur YouTube « Comment le pardon nous libère de nos histoires toxiques »

Dans son école de formation sur le pardon, GENESIS, Olivier Clerc parle de « Guérir le cœur et libérer le mental pour que l’esprit puisse se refléter dans le corps » ou en langage biblique « Apaiser les eaux et dégager le ciel pour que le soleil puisse féconder la terre »

 Il décrit un Axe horizontal qui relie les 2 éléments EAU et AIR : c’est l’axe psychologique (Axe de l’existence)

Le mélange de ces 2 éléments donne du brouillard, de la brume.

Lorsque je laisse mes émotions arriver dans ma vie, sans attention et sans conscience, et que j’utilise mon mental sans arrêt pour justifier mes émotions.

Il décrit ensuite un Axe Vertical qui relie L’ESPRIT et LE CORPS : c’est l’axe spirituel (Axe de la transcendance)

C’est important de prier, méditer, de se connecter à la lumière à notre soleil intérieur, mais si la brume n’est pas dissipée, le corps ne reçoit qu’un tout petit peu de lumière

Il s’agit donc de prendre soin du corps pour faire descendre l’esprit dans un corps sain.

 Il existe 2 écueils à notre évolution :

  • Travailler son axe spirituel en excès, sans s’intéresser à l’axe psychologique entraîne les comportements déviant comme on l’a vu dans les églises et les sectes.
  • Travailler son psychologique en boucle, sans se nourrir spirituellement crée un enfermement et une identification au trauma et au passé

La psychologie trans-personnelle associe les deux axes

1/L’étage de la terre peut s’appeler « bio-sphère ou sphère physique »: Nous créons dans la matière notre réalité concrète, nous y construisons nos maisons. Les hommes y construisent des outils.

2/L’étage de l’eau et de l’air peut s’appeler la « psycho-sphère ou Noosphère ».

3/L’étage du feu peut s’appeler la « Théo-sphère ou Logo-sphère »

 Nous vivons dans la psycho-sphère : On y crée des histoires que l’on se raconte, à travers les films, les chansons, les news, les échanges. C’est là que nous vivons actuellement.,C’est un monde de « fabulence » où se mélangent nos histoires personnelles, familiales, sociale, politiques, collectives.

Une théorie scientifique est aussi une histoire. Certaines histoires ou versions écrasent les autres histoires. Les évangiles sont des histoires et chaque religion a son histoire.L’Histoire de notre pays est aussi une histoire. On peut voir l’Histoire comme un mythe sur lequel tout le monde s’est mis d’accord.

 

Faut-il arrêter de se raconter des histoires ?

« Homo faber » : qui fabrique des outils

« Homo sapiens » : qui a de la sagesse

« Homo fabulance » : qui raconte des histoires

 Il ne s’agit pas de ne plus créer d’histoire. Cela fait partie de notre nature profonde. Il s’agit du génie de notre espèce. Il s’agit de solliciter le Mauvais génie ou le Bon génie ! Il s’agit de comprendre quel espace on nourrit en exerçant ce talent avec inconscience et si l’on s’enferme dans nos histoires, sans comprendre que la clé est en nous.

Miguel Ruiz estime que « Le mental humain rêve en permanence, mais pour la plupart d’entre nous, ce rêve est un cauchemar »; Cauchemar individuel ou cauchemar collectif.

Olivier Chambon le décrit aussi « pour un psychiatre, le cerveau hallucine 24h sur 24 »: Avec ce que je perçois avec mes sens, je construis une interprétation de la réalité dans ma tête.

 Il s’agit donc d’avoir conscience de la construction de nos histoires inconscientes qui sont des histoires rigides, tristes, fermées, à des histoires conscientes qui sont transformables, ouvertes, lumineuses et qui nous font du bien.

 Il s’agit de « se libérer du connu » en se libérant de ce que l’on croit savoir.

Il semble difficile de se libérer des histoires entendues avant nos 15 ans. En effet, l’enfant absorbe comme une éponge les valeurs et les histoires de sa famille, de sa religion, de son environnement social, de son pays. 

« On ne peut pas se permettre le luxe de n’avoir qu’une histoire sure quoique ce soit » L’écrivaine nigériane Chimanda Adichie fait une conférence sur Ted X. « Le danger de l’histoire unique » et s’appuie sur les histoires racontées sur les africains pauvres et incultes, les mexicains émigrés envahisseurs et les indiens d’Amériques violents… « L’histoire unique crée des stéréotypes. Et le problème avec les stéréotypes n’est pas qu’ils sont faux, mais qu’ils sont incomplets. Ils font de l’histoire unique la seule histoire….  Commencez l’histoire par les flèches des Américains natifs, et non par l’arrivée des Anglais, et vous obtiendrez une histoire complètement différente. Commencez l’histoire par l’échec de tel Etat africain, et non par la création coloniale de cet Etat africain, et vous obtiendrez une histoire complètement différente. »

Elle termine sa conférence ainsi: « Quand on refuse l’histoire unique, quand on se rend compte qu’il n’y a jamais une seule histoire à propos d’un lieu quel qu’il soit, nous retrouvons une sorte de paradis. »

 Comme la vérité est beaucoup trop riche pour entrer tout entière dans une histoire. Il faut plusieurs regards pour voir les nuances.

  • Il s’agit de commencer à se demander si l’histoire me convient : si elle est vraie, si elle colle à la réalité ou non, si elle me fait du bien.
  • Il s’agit de chercher à accéder à des informations contradictoires ou des informations alternatives.

Olivier Clerc nous invite à oser penser autrement, à oser aller chercher les informations. La liberté ne se donne pas mais se conquiert. Il s’agit d’une démarche intérieure.  

Notre égo nous a construit un donjon qui nous enferme

 Le mental gère des hypothèses. Si elles sont validées, elles deviennent des théories puis dès qu’elles sont invalidées, elles disparaissent. Le mental est donc changeant.

Nos croyances ne se changent pas facilement car elles impliquent le cœur et l’affect. Elles sont inscrites en nous. On y adhère et elles collent à la peau.

Nous peinons à nous défaire de nos croyances familiales, médicales, religieuses, sociétales.Nous construisons nos cocons enfermants, ou nos histoires, à partir du fil de nos pensées et de la colle de nos émotions.

 L’histoire part de faits et d’événements comparables aux pierres d’une maison.

Ces faits sont liés par nos émotions, comparables au ciment d’une maison.

Notre interprétation, le scénario ou le sens qu’on donne aux faits sont comparables aux plans de construction de la maison.

 A partir de pierres et de ciment, je peux construire une jolie maison lumineuse ou un donjon sombre. Ce sont les plans qui vont changer la forme que prendra notre construction.

Face à un fait, une expérience, un cœur inconscient nous noie avec des émotions que notre mental inconscient va justifier et nous édifions un donjon enfermant.

Lorsque vient l’envie de changement, certains ciments sont si rigidifiés qu’ils peinent à être dissous. Il devient difficile voire impossible de défaire notre donjon pour reconstruire une nouvelle maison plus lumineuse.

 Il existe une fausse idée de « mental menteur » et de « gentil cœur » Les deux forment un couple. Les deux font la paire.L’un et l’autre ont une dimension basse et une dimension haute.

Le mental bas ou inconscient, justifie, critique, juge, combine et rigidifie. Il n’éclaire pas. Comme la lune, il ne fait que réfléchir la lumière du soleil.

Le coeur bas ou inconscient laisse les émotions et sentiments inonder le présent. La demande ou le besoin d’amour. C’est une pierre réfractaire qui ne diffuse que ce qu’il a emmagasiné.

L’égo est l’alliage d’un coeur inconscient et d’un mental inconscient.

Le mental n’a alors qu’un but : justifier les sentiments et avoir raison. Lorsqu’il fonctionne sous le coup des émotions, il crée une histoire, un drame. Autour des faits et des émotions, le couple infernal crée « un récit de doléance » auquel je m’identifie et qui me fait souffrir. Les faits sont passés, les émotions auraient pu nous traverser et s’écouler mais le récit les a figées et les entretient (en entretenant les émotions secondaires.)

« Là ou quelqu’un a eu raison, l’amandier ne fleurira pas au printemps prochain »

Le pardon ouvre un chemin de Changement ou de Transformation :

 La phase de cocon, dans laquelle nous croyons à nos histoires, est probablement un espace de transformation individuelle et collective.

Il y a une raison pour laquelle nous avons construit notre cocon, notre égo. A l’abri de ce cocon, de nos histoires, il y a une transformation qui se fait. Lorsqu’elle est achevée, notre cocon se déchire et une autre existence devient possible.

 Viktor Frankl, professeur autrichien de neurologie et rescapé des camps de concentration écrit en 1969 : « Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté »

 Olivier Clerc voit le pardon comme un incroyable outil de transformation qui permet d’explorer cet espace de liberté et permet de dissoudre le ciment de nos histoires que l’égo nous a raconté.

 Avec entrainement, je peux explorer cet espace de liberté :

Je peux cesser de donner raison au mental qui a été hyperstimulé depuis notre enfance. Je peux apprendre à écrire plusieurs scénarii et réaliser alors que c’est mon égo qui a créé ces histoires. Mes émotions (émotions primaires) peuvent se libérer et couler enfin. Mon égo se dissout.

 Le mental haut ou conscient prend du recul, discerne et crée la sagesse. Il projette une vraie lumière spirituelle, scientifique, philosophique.

Le coeur haut ou conscient ou plan Bouddhique est l’amour inconditionnel, la capacité de créer de l’amour.

Lorsque le cocon se déchire, le brouillard se dissipe et laisse enfin passer la lumière du soleil. La conscience du feu et du soleil permet non plus de réfléchir mais bien d’éclairer. C’est le plan causal.

L’esprit peut alors ensemencer la terre et le corps. Il devient possible de créer une nouvelle réalité alignée avec notre volonté divine.

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