Prier pour la paix ou faire la paix en soi ?
Merci aux événements mondiaux de nous amener à réfléchir à la manière de prier pour tous ceux qui souffrent …
Pour ma part je n’arrive plus à voir d’agresseur ni d’agressés tant je ressens que nous ne connaissons pas les enjeux en cours individuellement, tant je crois que chacun rencontre les épreuves qu’il est venu traverser pour grandir en ce monde d’incarnation, et tant je crois que chacun ne reçois que les épreuves qu’il a la force de traverser. Alors dans mes prières, je demande que chacun reçoive la force et la conscience nécessaire pour traverser les épreuves au mieux pour lui .
Depuis deux ans que j’explore les médias alternatifs, j’ai acquis la certitude que les informations véhiculées par les uns et les autres montrent des réalités bien différentes car interprétées selon des angles de vue différents.
J’essaie d’accueillir ces regards divers sans m’y attacher .
Depuis plusieurs années, déjà, je suis en porte-à-faux avec la pensée qui domine parmi mes amis et mes contemporains.
Je me suis jamais sentie ni Charlie, ni syrienne, ni femme battue, ni ukrainienne.
Je me suis demandée bien souvent si je manquais de compassion. Je sais maintenant que non ! Car je me sentais Charlie mais aussi terroriste et mère de terroristes…. J’étais Ukrainienne mais aussi Russe … tous souffrants dans le même combat idéologique.
J’étais Marie Trintignant mais aussi Bertrand Cantat… même souffrants d’un combat d’egos. Il a fallu que je ressente la violence en moi pour comprendre que j’étais tantôt victime et tantôt bourreau.
Je suis très gênée de voir mes contemporains céder à la peur sans cesse face à chaque nouvel événement. Au départ les attaques terroristes, les conflits noirs/ blancs, hommes/femmes… puis le covid puis les guerres …
Je n’arrive plus à participer à ces collectes … suis-je insensible ? Peut être ! Elles sont assurément bienveillantes voire utiles mais je les vois surtout comme un moyen de calmer nos peurs et notre impuissance.
Mon arrêt pour réparation de mon dos puis ce confinement ont été pour moi une invitation à revenir à l’intérieur. J’ai vu comment ces peurs et ce sentiment d’impuissance face aux événements extérieurs réveillent nos parts d’ombre et limitent la lumière que notre part lumineuse pourrait rayonner pour le monde et aux services de ceux qui souffrent. Avant cette pause , je les calmais par des actions ou des prières pour le monde extérieur, mais je sentais persister en moi des émotions denses de tristesse, de peur et de colères qui continuaient à polluer le monde. Depuis peu, je choisis de rester à l’intérieur de moi, de regarder ces peurs, cette impuissance et de les accepter. Je fais la paix en moi à travers une réconciliation avec mon enfant intérieur blessé, avec mes parts de féminin et de masculin blessées et blessantes, avec mon histoire et mes ancêtres, avec ma famille.
Plus j’assume que le monde qui souffre réveille en moi des peurs, des tristesses et un sentiment d’impuissance qui me sont propres et plus ces sentiments s’estompent. Plus je fais la paix en moi et plus je retrouve en moi la confiance en l’homme et la Foi en l’univers. Je sens que la lumière est en train de gagner . Les consciences s’ouvrent et nos réseaux d’information et d’entraide se matérialisent en des chaînes de cœur incroyablement puissantes sur le plan énergétique .
Avec l’approche spirituelle et énergétique qui m’anime actuellement, je ressens que pour agir efficacement pour la paix et pour aider les personnes qui souffrent au loin , je peux vivre l’enseignement du Christ en incarnant l’amour et la paix en moi et autour de moi pour aider ce monde à élever ses vibrations. Le Christ, Marie, Bouddha nous l’enseignent … leur ascension est pour moi le résultat de cette paix et de leur rayonnement d’amour .
Je comprends enfin ce mantra que j’entendais dans mon enfance :
« Charité bien ordonnée commence par soi-même »
Ensuite nous pourrons inventer de nouvelles solidarités locales et mondiales pour entrer dans l’ère du Verseau se vit ici et maintenant à travers nous …
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